Comme annoncé par les autorités britanniques et nigérianes, après des années de batailles juridiques, la première statue de la collection des Bronzes du Bénin est de retour au bercail, jeudi 28 octobre 2021, informent les médias.
124 ans ! Il aura fallu tout ce temps et des batailles juridico-institutionnelles pour en arriver à ce résultat : la statue de coq, première sculpture de la collection des Bronzes du Bénin, vient d’être rendue au Nigéria. La cérémonie de réception est intervenue, jeudi 28 octobre dernier, comme annoncé par les autorités des deux pays.
Le coq de Bronzes est encore appelé « Okukor »
C’est un coq à l’histoire controversée, qui a voyagé loin de chez lui, au Nigeria. Un collège universitaire de Cambridge avait annoncé qu’il rapatrierait l’un des objets appelés Bronzes du Bénin, pillé à Benin City, au Nigeria actuel, il y a plus d’un siècle, lors d’un raid militaire britannique. Chose faite, depuis hier, jeudi 28 octobre 2021 ! Le coq, connu comme « Okukor, a été exposé à la cantine de l’université jusqu’en 2016, lorsque les étudiants ont insisté pour qu’il soit enlevé et ramené à son lieu d’origine.

« Aucun doute que la statue a été pillée de la Cour royale du Bénin »
Le Jesus College de Cambridge, cité par le site Kassataya, a dit dans une déclaration : « Il ne fait aucun doute que la statue a été pillée directement de la Cour royale du Bénin, dans le cadre de l’expédition punitive de 1897 et donnée au Collège en 1905 par le père d’un étudiant du Collège Jésus. »
Elle a ajouté, selon la même source, que le patrimoine « appartient à l’actuel Oba de la Cour du Bénin » – les gardiens de la culture du peuple d’Edo.
Selon Evelien Campfens, chercheuse dans le domaine du droit de la culture et du patrimoine à l’Université de Leiden, citée par BBC, la démarche du British Museum n’est pas la même que celle de Cambridge. « Le British Museum et le gouvernement britannique suivent un cours très différent de celui de l’Université de Cambridge. Ils veulent mieux expliquer comment les bronzes du Bénin se sont retrouvés en Grande-Bretagne, mais ne les renvoient pas. Maintenant que Cambridge le fait avec le coq et d’autres, les musées ont annoncé des mesures similaires, augmentant la pression sur le British Museum. »
Abba Isa Tijani, le chef de la Commission nigériane des musées et monuments, a manifesté sa joie et sa fierté, lors de la cérémonie à Cambridge. « Nous voulons montrer aux Nigérians ce qui leur appartient, afin qu’ils puissent se connecter avec un morceau de leur histoire, qui est si loin depuis si longtemps. C’est un honneur de faire partie de cette cérémonie, où nous avons fait ce qu’il fallait.« , a-t-il affirmé, dans des propose relatés par les médias nigérians.