L’ancien président de la Guinée Alpha Condé, est rentré au pays vendredi après plusieurs mois passés aux Émirats arabes unis pour des raisons de santé. Selon Jeune Afrique cependant, il est rentré sur ordre direct du Colonel Doumbouya.
Dans un communiqué lu vendredi soir a la télévision d’État, la junte au pouvoir en Guinée informe du retour au bercail du chef de L’État déchu. Condé « est rentré à Conakry cet après-midi après un traitement médical aux Émirats arabes unis », selon le communiqué.
« L’ancien président restera en Guinée aussi longtemps que son état de santé le permettra. Son intégrité et sa dignité seront toujours respectées conformément à son rang et à son statut », a déclaré vendredi le Comité national de rassemblement pour le développement (CNRD), l’instance dirigeante de la junte.
Le retour de l’ancien président en Guinée coïncide ave. Une période assez mouvementée où plusieurs membres de l’ancien régime se retrouvent en prison. Mercredi, l’ancien Premier ministre guinéen Kassory Fofana et trois anciens ministres qui ont servi sous Condé ont été arrêtés pour détournement de fonds, dans la dernière enquête ciblant des personnalités depuis le coup d’État militaire de l’année dernière.
Avant cela, certain proches de Condé dont son médecin avaient été arrêtés après la fuite d’un audio dans lequel l’ex président indiquait vouloir revenir aux affaires. Selon Jeune Afrique, le retour de l’ancien président a été ordonné par le président Mamady Doumbouya.
Condé est devenu le premier président démocratiquement élu de la Guinée en 2010.
Mais cet homme de 84 ans a été destitué par des officiers de l’armée l’an dernier et remplacé par le colonel Mamady Doumbouya.
Le coup d’État a fait suite à de vives protestations contre la candidature réussie de Condé pour un troisième mandat – un plan qui, selon les critiques, viole la constitution.
Il a ensuite été autorisé à quitter la Guinée pour les Émirats arabes unis en janvier. Sa libération était l’une des demandes formulées par le bloc ouest-africain de la CEDEAO après le coup d’État.
La junte aurait été réticente à le laisser partir à l’étranger par crainte de complots potentiels contre leur régime nouvellement établi.